Le BLOBLO

 
une page de mots croisésune version russe du Bloblo

  

Ecrire le quotidien, d'une autre façon, d'une autre manière, essayer de composer les images de ce que sera demain. Effleurer le paysage, le surécrire , lui donner l'apparence avec cette seule prétention :
" Je n'ai rien à dire mais c'est à vous que je le dis."

" Loin d'approfondir, je reste à la surface, parcequ'il s'agit cette fois-ci de "moi" et que la profondeur appartient aux autres." Roland BARTHES.

Rester à la surface des mots, de l'actualité, du quotidien qui déverse son flot de communication, pour ne pas perturber les profondeurs. Effleurer simplement de mon regard cet espace immatériel qu'est la surface délimitée entre deux masses, celle de l'intérieur et de l'extérieur, celle de l'eau et de l'air,. Espace infime sur lequel l'onde se propage, diffusant ses variations infinies. Limite sensible entre le senti et le ressenti. Les profondeurs sont affaires de spécialistes. Intérieures: la psychanalyse en a fait son territoire, son champ d'investigation. Extérieures: la science y possède son laboratoire. Ma surface, c'est ma peau, ma sensibilité, mon contact avec l'autre. L'envie d'écrire était devenue une nécessité.

Pendant un an, j'ai écrit ma page hebdomadaire, quinze jours avant qu'elle ne soit publiée, pour ne pas tomber dans le piège des images, de l'actualité. Au cours de mes voyages , j'ai pu contater que le bloblo était lisible et comprehensible dans plusieurs pays. J'ai donc fait des éditions du Bloblo:
Der bloblo: pour l'Allemagne, El bloblo: pour l'espagne, The bloblo pour l'angleterre,  
 
Le tirage a varié de quelques exemplaires à 5000 pour le plus gros. J'ai eu des abonnés et j'ai distribué (en banlieue, à Paris, à l'étranger) des exemplaires dans des lieux publics ou lors de manifestations.
Deux ans après, mon éditeur recevait une lettre très officielle de la Bibliotèque Nationale lui rappelant son obligation de déposer les exemplaires du bloblo. Ce qui fut fait…